Le brûlot charentais est une recette ancestrale de cognac flambé associé au café. Un régal sucré au moment du dessert
Toutes les familles de viticulteurs charentais vous le diront : un vrai repas de fête se termine toujours par un brûlot ! La recette et les ustensiles se transmettent d’une génération à l’autre sur des décennies. Le brûlot serait né avec l’arrivée du café en France, au XVIe siècle.
« Les ouvriers agricoles du terroir avaient toujours une flasque de jeune cognac sur eux. L’idée de flamber le cognac serait venue de la nécessité de réchauffer le reste de café froid du matin, lors des pauses méridiennes dans la vigne », raconte Jean-Pierre Roux, l’un des derniers viticulteurs à en proposer des démonstrations, à Saint-Maigrin, à la frontière des deux Charentes.
Une véritable tradition
Le brûlot charentais revêt tout un caractère cérémoniel. D’abord, le choix de la tasse. Le breuvage se prépare et se boit exclusivement dans un gobelet en grès de Saintonge, un matériau résistant aux températures élevées. On commence par remplir la tasse de café froid, jusqu’à 2 centimètres du bord.
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Le cognac, lui, est versé directement dans la soucoupe. Comptez deux cuillères à soupe. « Il faut choisir un cognac de deux ou trois ans, avec un degré d’alcool suffisamment élevé pour qu’il puisse flamber », précise Anne Bellet, la maîtresse de maison.
Prêt à déguster
« Ensuite, on place deux morceaux de sucre de part et d’autre de la tasse. Il faut attendre un peu qu’ils s’imbibent du cognac avant de mettre le feu à la coupelle », poursuit la viticultrice. Juste le temps de procéder à l’avant-dernière étape du rituel : on verse une dernière cuillère à soupe de cognac, cette fois-ci dans la tasse.
« Il est impératif de faire couler le spiritueux sur le dos d’une petite cuillère retournée, placée au-dessus de la tasse. De cette façon, l’alcool ne tombe pas au fond du café et reste en surface. C’est très important pour le goût final », précise Anne.
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Dans la coupelle, le cognac flambe dès son entrée en contact avec l’allumette. Une belle flamme bleue monte alors autour de la tasse, au point de finir par en épouser les contours. Toutes lumières éteintes, le moment est magique ! Une fois le feu éteint, il ne reste plus qu’à verser dans le gobelet le sirop de cognac restant au fond de la coupelle. Le brûlot est prêt à être dégusté !